Mercredi 3 avril 2019 à 11h45 sur RCF Grenoble, au micro d’Anne-Laure Drouard-Chanel, animatrice de l’émission hebdo Santé zen, je vous parle de ma vision du conseil conjugal.
Je viens de voir un très beau film sur l’adoption d’un bébé né sous X, Pupille, de Jeanne Herry. On y suit le parcours non seulement de ce bébé, de sa mère biologique et de sa mère adoptive, de l’accouchement à l’adoption, mais surtout, ce qui fait l’originalité de ce film, de tous les travailleurs sociaux qui les soutiennent admirablement dans cette extraordinaire étape de leur vie. De l’assistante sociale qui accompagne, en respectant et en éclairant son choix, la mère biologique dans sa décision d’abandonner son enfant à l’assistant familial qui accueille le bébé avant son adoption, l’appelant véritablement à la vie comme n’a pas pu le faire sa mère, et à l’équipe départementale qui instruit les dossiers et accompagne les parents candidats jusqu’au délicat choix de celle à qui sera confié l’enfant, on assiste à tous les sentiments, émotions, doutes, effondrements, (res)saisissements qui peuvent traverser des êtres humains dans leurs vécus et leurs fragilités d’adultes et de professionnels face à ce bouleversement qu’est la venue au monde d’un enfant. Les acteurs sont magnifiques et, si l’on peut se douter que les choses ne se passent pas toujours aussi bien, Jeanne Herry nous rappelle ici combien femmes et hommes sont capables de merveilles quand ils veulent bien écouter et mettre en commun leurs ressources, leurs failles et qu’on leur en donne les moyens. Merci !
Isabelle Capy, formatrice en Communication NonViolente, propose régulièrement des conférences de présentation de cette autre vision des relations mise au point par Marshall Rosenberg.
Une belle occasion de réfléchir à vos modes de communication, à la façon dont vous prenez en compte vos besoins, ceux de l’autre, et dont vous formulez (ou pas) vos attentes…
Si les rythmes effrénés que nous avons parfois au cours de l’année « scolaire » ne favorisent pas la prise de recul, voire accentuent encore les difficultés relationnelles, qu’en est-il des vacances ?
Sont-elles propices à un rapprochement des amoureux, aux explications qui attendent « sous le tapis » depuis des semaines, au retour de l’envie de prendre soin de soi et de l’autre, de jouer et rire ensemble, de se découvrir différents à l’occasion d’une activité nouvelle ?
Ou au contraire nous font-elles peur parce que justement, sortis du quotidien, nous n’allons plus pouvoir éviter de nous parler, de nous écouter, de « regarder en face » ce qui nous pose problème ? Alors que nous avons tellement besoin de repos et surtout pas de « nous prendre la tête » !
Évidemment, vous connaissez la réponse : les deux !
Comment faire alors pour que ces trois ou quatre petites semaines chèrement gagnées ne virent pas au cauchemar ? Pour qu’elles soient l’occasion à la fois de se détendre, se ressourcer, se retrouver, mais aussi s’occuper de toutes les petites (ou grandes) tensions, incompréhensions, frustrations qu’on a laissées de côté par manque de disponibilité, d’énergie ?
Écouter ses besoins
Et si on commençait les vacances en réfléchissant, chacun pour soi, à ses besoins les plus importants pendant ces vacances, et en les exprimant clairement à tous ? Et si le programme des vacances tenait compte, pour une fois, de tous ces besoins individuels afin que chacun se sente entendu, compris et respecté ? Pas facile de contenter tout le monde ? Mais si on essayait ? Et si ce « remue-méninges » se transformait en un joyeux moment de partage, en un très beau souvenir de vacances ? C’est tout ce que je vous souhaite.
Et si vous décidez de mettre à profit ces vacances pour « travailler » votre relation, sachez que je suis disponible jusqu’au 17 août.
« Rassurée que tous les parents vivent au quotidien la même chose que moi… »
« Les autres parents ont les mêmes difficultés et se posent les mêmes questions ! »
« Je repars avec plus de confiance pour tenir mes limites… »
Voilà ce que retirent de leur soirée quelques-uns des 15 parents venus échanger avec d’autres sur le thème du cadre et des limites à donner à leurs enfants, lors d’un « café des parents » que j’ai récemment animé à l’école primaire de Pont-de-Beauvoisin, à la demande de l’association de parents délégués.
Les nombreuses questions et expériences livrées au groupe, la facilité avec laquelle la parole a circulé, les regrets exprimés lorsqu’il a fallu s’arrêter montrent à quel point le groupe peut être aidant pour des parents confrontés chaque jour non pas à de grands drames mais à une succession de petits affrontements, tentatives régulières, normales (oui !) mais ô combien usantes de leurs bambins de tester le fameux cadre pour s’assurer qu’il tient. Ce cadre est en effet vital pour eux, il est le garant de leur sécurité d’aujourd’hui et de leur capacité de demain à vivre en société, rien de moins.
Les bienfaits du groupe
Le fait de débattre avec d’autres parents, quelques enseignants eux aussi parents (et donc parfois aussi démunis, tout enseignants qu’ils soient) et une conseillère conjugale et familiale (chargée de faire vivre le débat plus que d’apporter des « recettes ») permet donc à chacun.e, avant tout, de réaliser que ce qu’il ou elle vit au quotidien comme une difficulté est vécu par presque tous les parents présents et que c’est le lot de tout éducateur ; de se sentir moins seul.e avec les questionnements, désarrois et lassitudes que suscite le comportement de leur(s) enfant(s), de les mettre à distance, et même d’en rire, alors que sur le moment son sens de l’humour avait curieusement disparu !
Ces « cafés des parents » peuvent être organisés partout, il suffit d’une salle, de quelques parents demandeurs et, par exemple, d’une conseillère conjugale : faites-moi part de vos projets, à Moirans, Voiron ou ailleurs !